Pourquoi vous feriez mieux de ne plus acheter cette marque de poulet ?

Le débat sur l’élevage intensif de poulets prend de l’ampleur en France. Pourtant, le groupe LDC, leader du secteur avec ses marques comme Le Gaulois et Maître CoQ, refuse de changer ses méthodes controversées. L’association L214 lance la campagne « Tournons le dos », appelant les consommateurs à retourner les produits issus de cet élevage intensif dans les rayons des supermarchés. Quelles sont les véritables conditions d’élevage en France, et quelles alternatives s’offrent aux consommateurs soucieux du bien-être animal et de l’environnement ? 

Le boycott massif du numéro 1 de l’élevage intensif de poulet 

« 84 % des Français sont opposés à l’élevage intensif », c’est ce que rapporte le sondage Ifop pour la Fondation 30 Millions d’Amis en 2024. Et pourtant, le premier producteur de volaille, le groupe LDC – qui détient des marques telles que Le Gaulois, Marie et Maître CoQ – refuserai de mettre fin aux pires pratiques d’élevage des poulets. C’est ce que nous explique le média Mr Mondialisation dans l’article L214 invite à « tourner le dos » au n°1 du poulet intensif

Quelles pratiques sont dénoncées par L214 ?

Plusieurs enquêtes menées par l’association L214 révèlent des conditions d’élevage extrêmes pour les centaines de millions d’animaux élevés par le groupe (poulets, dindes, lapins, chèvres…). La campagne « Tournons le dos » met également en avant l’impact environnemental du groupe et les problèmes sociaux qu’il pose, notamment en termes de conditions de travail et risques sanitaires.

L214 demande en fait au groupe LDC de prendre des mesures concrètes pour réduire la souffrance des poulets dits « de chair » en adhérant aux critères du European Chicken Commitment, une demande européenne. Tous secteurs confondus, déjà 120 structures se sont engagés « à bannir la viande de poulets issus des pires conditions d’élevage et d’abattage de leurs rayons et de leurs préparations. » Voici quelques exemples qui vous permettront de consommer mieux : Bjorg, Fleury Michon, Bonduelle, Loué…

50 000 barquettes déjà retournées ! 

Soutenue par une trentaine d’associations européennes, l’association L214 souhaite prolonger cette opération tant que le groupe LDC ne changera pas ses pratiques d’élevage. L214 vise à atteindre le nombre de 100 000 barquettes retournées d’ici la fin du mois. Cinq jours après le lancement de sa campagne déjà 53 000 barquettes des marques Le Gaulois, Marie et Maître CoQ ont déjà été retournées en magasin, avec le soutien de nombreux militants pour la cause animale et environnementale.

Les participants déclarent le nombre de produits qu’ils ont retournés sur une application ou le site internet. Des cartes explicatives sont également collées sur les barquettes pour interpeller les autres consommateurs qui achètent auprès du groupe LDC car ils n’ont pas forcément conscience de leurs pratiques. 

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Pixabay / AndreasGoellner

Quelles sont les conditions d’élevage de poulet en France ?

En France, l’élevage de poulets est soumis à des réglementations qui varient selon les modes de production :

  • Élevage intensif (dit conventionnel) : représente 80 % de la production en France. Les poulets sont élevés en bâtiments fermés, à haute densité (jusqu’à 22 poulets/m²) et ont une croissance rapide (35 jours minimum à 42).
  • Label Rouge : les poulets ont accès à un parcours extérieur, avec une densité réduite (11 poulets/m²). Leur durée de vie est plus longue (56-84 jours), avec une alimentation de meilleure qualité, souvent sans OGM.
  • Élevage biologique : impose un accès extérieur obligatoire et une densité maximale de 10 poulets/m². Les poulets sont élevés au minimum 81 jours et nourris avec des aliments bio sans OGM. Le cahier des charges est le plus stricte. 
  • Élevage en plein air (dit fermier) : pour ce mode d’élevage, les poulets vivent en extérieur pour au moins la moitié de leur vie, avec une durée d’élevage d’environ 56 jours, nourris principalement de céréales.
  • Élevage fermier traditionnel : ils sont élevés en plein air, en petits volumes sur des fermes familiales, nourris de céréales locales, où le bien-être est privilégié.
  • Élevage sous cahier des charges spécifique (comme Bleu-Blanc-Cœur) : respecte des normes de bien-être et de qualité nutritionnelle, avec des aliments riches en oméga-3. 

Combien de poulet de chair par m2 dans l’élevage intensif de volaille ?

Dans les élevages intensifs de poulets de chair, la densité est problématique. En moyenne, on observe que ces élevages peuvent abriter jusqu’à 22 poulets par mètre carré ! Cette densité élevée a un impact direct sur le bien-être des animaux, réduisant leur liberté de mouvement et rendant difficile l’accès à un environnement stimulant. Ce nombre peut varier selon la réglementation spécifique de chaque élevage et les exigences de certification. 

Abattage : à quel âge sont tués les poulets fermiers ?

L’âge d’abattage des poulets varie en fonction du mode d’élevage. Dans les systèmes intensifs, les poulets sont généralement abattus entre 35 et 42 jours, car ils sont élevés pour croître rapidement et atteindre leur poids de marché en un temps très court. En revanche, dans les élevages fermiers tels que le Label Rouge, les poulets sont abattus plus tardivement, entre 81 et 84 jours en moyenne. Les poulets en élevage bio sont également abattus après une période de vie plus longue, soit environ 81 jours minimum, ce qui permet un développement plus naturel.

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Pixabay / AndreasGoellner

Alors, quel type de poulet choisir ?

Label rouge, élevage en plein air, bio ou à la ferme : quel est le meilleur choix de volaille ?

Le choix de la volaille dépend de vos valeurs et de vos priorités. Par exemple, le poulet d’élevage intensif, bien que le plus abordable, est largement critiquable : les conditions de vie limitant les libertés des animaux et sans contact direct avec la lumière naturelle, les violences telles que les becs coupés à vif ou encore l’alimentation complémentée en antibiotiques, aussi nocive pour le consommateur que l’animal. Il est donc primordial de d’opter pour des systèmes alternatifs, tout en réduisant sa consommation de viande. 

Le Label Rouge offre, certes, un meilleur bien-être animal tout en restant accessible en termes de coût. Mais l’élevage bio répond aux normes les plus strictes en matière de conditions de vie et de qualité de l’alimentation, son prix est plus élevé en raison des exigences en matière d’espace et d’alimentation biologique. Le poulet élevé en plein air est une solution intermédiaire, permettant aux poulets un accès à l’extérieur sans pour autant respecter les critères strictes du cahier des charges de l’élevage en agriculture biologique. 

Est-ce rentable d’élever des poulets pour ces entreprises plus vertueuses ?

L’élevage de poulets en agriculture biologique demande plus d’investissement en termes de temps, d’espace, et de coûts de production, mais la demande pour des produits de qualité et respectueux du bien-être animal permet de maintenir une certaine rentabilité. Les prix de vente plus élevés permettent donc de couvrir les coûts supplémentaires, notamment pour l’alimentation biologique et l’espace supplémentaire requis pur des conditions de vie plus saines. Une production plus éthique repose donc sur votre propre consommation : plus il y aura de la demande pour une volaille de meilleure qualité, plus l’élevage en agriculture biologique pourra se développer !